Voici une question qui m’est parvenue via le formulaire en bas de cet article (n’hésitez pas à le remplir si ce n’est pas déjà fait) ou un des lecteurs du site me dit qu’il a de l’argent, mais pas assez pour investir dans des biens immobiliers… Que faire de l’argent en plus ? Je vais tenter de vous donner quelques pistes.
Comprendre le rôle de l’argent
En tant que musulmans nous devons comprendre que l’argent n’est qu’un moyen et non pas une fin en soi.
A ceux qui thésaurisent l’or et l’argent et ne les dépensent pas dans le sentier d’Allah, annonce un châtiment douloureux. Le jour où (ces trésors) seront portés à l’incandescence dans le feu de l’Enfer et qu’ils en seront cautérisés, fronts, flancs et dos : voici ce que vous avez thésaurisé pour vous-mêmes. Goûtez de ce que vous thésaurisiez. »
Sourate At-Tawbah.
La thésaurisation est peut-être un mot nouveau pour beaucoup d’entre nous. C’est un peu normal, car il s’agit un terme technique économique décrivant une accumulation de monnaie pour en tirer un profit ou par absence de meilleur emploi, et non par principe d’économie ou d’investissement productif.
C’est donc une chose réprimandée et détestable en islam. Cela, car l’argent en islam doit être en mouvement constant dans la société et doit servir à l’échange entre les personnes. Il ne doit donc pas « stagner ».
Ne pas faire tourner l’argent dans la société et le thésauriser revient à faire comme beaucoup de personnes dans les sociétés capitalistes qui n’est autre de le garder et le « revendre » sous forme de prêts usuraires. Chose, que l’islam interdit et que de nos jours beaucoup d’économistes pointent du doigt car ces pratiques sont les causes principales de l’inflation et du chômage…
Que veut dire avoir un surplus d’argent ?
Avoir un surplus d’argent veut dire avoir plus d’argent que vous en avez besoin pour vivre de façon décente.
Le prophète sallAllahou aleyhi wa sallam dit dans la traduction du sens du hadith :
La meilleure aumône est celle qui est faite d’une personne riche. (c’est-à-dire de celle qui vit décemment et donne ce surplus aux nécessiteux)
Cela, car la meilleure aumône est celle dépensée par le musulman pour sa famille, et qu’il s’agit-là d’une aumône obligatoire. C’est à dire qu’il incombe au musulman de subvenir aux besoins de sa famille en premier lieu. Puis s’il reste un surplus, qu’il le donne alors aux nécessiteux étrangers:
Entre le dinar que tu dépenses dans la voie d’Allah, celui que tu dépenses pour affranchir un esclave, celui dont tu fais l’aumône à un pauvre et celui que tu dépenses pour ta famille, c’est le dernier qui te vaudra la plus grande récompense. (Rapporté par Mouslim).
En partant de ce principe, le musulman sait donc que le surplus d’argent qui est entre ses mains doit être investi. Mais de quelle façon ?
Comment investir mon surplus d’argent ?
Il incombe au musulman d’investir son argent de deux façons :
La première, investir dans le but que les bénéfices de cet investissement reviennent pour vers lui ici-bas ( tel qu’investir dans un commerce, dans l’immobilier, etc…) . Le second, est d’investir cet argent pour soi-même en aidant les autres afin de récupérer ces bénéfices dans l’au-delà. Cela, est possible en faisant des prêts sans intérêts, ou d’aumônes (jariyah, waqf, etc…) . Il ne fait aucun doute qu’essayer de concilier entre ces deux types d’investissement est important et le but ultime.
Vous avez un surplus d’argent ? Commencez déjà à donner la zakat si elle vous est obligatoire, et si non venir en aide aux nécessiteux..
Ensuite, si vous n’avez pas assez d’argent pour investir dans de l’immobilier par exemple (ce qui est le cas de la majorité des musulmans en France), ou si c’est quelque chose qui ne vous intéresse pas, vous pouvez conclure des actes de moudaraba avec des entrepreneurs musulmans qui vous garantissent de travailler dans le licite. Les gains seront ensuite partagés entre vous et l’entrepreneur sur la base du pourcentage sur lequel vous vous êtes mis d’accord au moment de conclure l’acte. D’autres types d’investissement existent, et j’essayerai de les aborder dans des articles à part incha Allah.